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Motivations
Nous atteignons la soixantaine et donc l’age de la retraite. Même si les plans de rigueur successifs m’en ont collé pour 9 mois de plus, je suis toujours programmé pour raccrocher en mai 2012. Cette période est l’occasion pour beaucoup de nourrir quelques projets de voyages culturels autour du monde ou spirituels vers St jacques de Compostelle. D’autres changent de vie et partent retrouver leurs racines dans leur province ou pays d’origine. Notre choix était donc de partir pour accomplir une action originale et inoubliable.
Voilà quelques années que nous parcourons les chemins de halage en vélo. Cela nous a permis de découvrir des régions inconnues: Mayenne, Lorraine par exemple, vers lesquelles nous ne serions jamais allé que ce soit en voiture ou à pied (on marche aussi!). A l’occasion de nos périples, nous avons rencontré des gens formidables: des agriculteurs qui survivent avec quelques chambres d’hotes, des éclusiers qui entretiennent avec amour leur petite maison et ses abords, des mariniers qui eux aussi survivent en accomplissant un métier tellement aléatoire, des touristes aussi, en bateau, à vélo, en ane ou à pied qui contribuent à sauvegarder ces merveilles que sont les voies d’eau. Nous avons aussi redécouvert le commerce local, moribond faute d’habitants et de client, un patrimoine culturel extraordinaire mais délaissé, ouvert quelques semaines en été ou même parfois le seul jour des » journées du patrimoine » ! Nous avons retrouvé la France quoi! la vraie, celle qui vit et bosse pour soi, pas celle des multinationales, des centres commerciaux et des parcs de loisir,… qui nous asservissent et se goinfrent sur notre dos. Et puis, à 60 ans, on est encore dynamique et on dispose (quand la maison est payée et les enfants casés) d’une certaine aisance financière. On aurait très bien pu décider d’aller s’installer quelques mois sous les cocotiers au bord d’un lagon. Qu’elle idée alors de pédaler 2500km pendant 6 semaines et de dormir sous la tente? Mon épouse se pose d’ailleurs toujours la question! C’est donc aussi pour montrer qu’on peut consommer autrement, que l’économie, ce n’est pas seulement la consommation de biens matériels mais qu’on peut faire tourner la machine en consommant de la culture, du loisir, des produits et des services locaux.
Partir donc, pour découvrir nos régions, en vélo, a plat et en site « propre ».
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